Fleurt avec la nuitA Story by Hayet
PROLOGUE
Lorsqu’on ferme les yeux avant de se coucher, tout se mélange : doutes, espoirs et regrets. Dans cet espace-temps où tout semble permis, seul l’imaginaire fixe les limites. Chaque seconde qui passe compte autant de possibilités, de et si ou je pourrais. N’importe où, n’importe quand et n’importe comment. Et après, qu’en faire?
Couché mais pas endormi. Lampe de chevet éteinte. Les rideaux sont ouverts. La lune. Là. Toujours. Quelle utilité ? La nuit nécessite-elle réellement un éclairage ? Concentré sur sa lumière, l'esprit s’évade et devient libre de mêler les lieux et les époques. Le sommeil tarde. A présent, c’est le meilleur moment de la nuit. Ce juste milieu nous assure que plus personne ne viendra nous déranger. Tout le monde dort. Commençons l'errance. Depuis le lit: le ciel. Sombre. Souvent. Dehors, l’orage gronde de plus en plus fort. Allons voir depuis la fenêtre si quelqu’un passe dans la rue. Eteignons la lumière de la chambre. Un café est ouvert. RIDEAU.
D’ici, on aperçoit le serveur, une jeune femme au fond de l’établissement et un homme accoudé au bar. Quel programme pour eux ? Quel dialogue ? Le regard fixe, elle cherche ses mots. Peut-être écrit-elle pour ...? Peut-être se disent...? Peut-être viennent ils pour … ? Imaginons. Quelle histoire pour eux? Vraie? Rêvée.
Elle s’installe face à lui. Ils se racontent l’un l’autre les nouvelles récentes de leurs vies. Lui vient de concrétiser un projet pour lequel elle l'a vu longtemps s’investir. Elle n'ira pas à la soirée qui doit inaugurer ce succès pour éviter que la finaude nostalgie ne vienne les rapprocher une nouvelle fois. Où tout cela les mène ? Aucun d'eux ne le sait à ce moment. Les choix de leurs vies semblent peu à peu se différencier et leur histoire a besoin de se mettre à jour avec cette nouvelle réalité. Ils ont longtemps vécu leur histoire dans l’illusion, croyant ne jamais devoir mettre de mots, d’avenir ou de « non avenir » dessus. Mais le temps et les autres se sont bien chargés de les rappeler à l’ordre. Concrétiser. Faire partie du monde. L’amour n’entre pas dans les cases des règles sociales. Une situation de rêve peut-elle s’encrer dans la réalité ? Le rêve et l’imaginaire peuvent-ils être considérés comme élément du réel dès lors qu’ils ont la possibilité d’influencer nos comportements ? Les oiseaux frôlent de temps à autres un peu l’asphalte tandis que ce dernier laisse parfois pousser au-dessus de sa tête herbes, fleurs et autres beautés colorées. Si doux et envoûtant aller-retour.
Leur rencontre s’achève sur une plaie ouverte, à la recherche du matériel de suture et toujours ces pansements illusoires prêts à servir. Ils se quittent d’un « à bientôt » qui laisse les souvenirs ravivés. Déjà là ! Le passé approche doucement dans leur tête. Il arrive. Laissons le entrer. RIDEAU.
EPILOGUE
On pourrait tous figurer sur un tableau, dotés du pouvoir extraordinaire de peindre nous-mêmes les détails de la toile. Quand le monde semble un peu triste, saisissons les crayons de couleurs de nos enfants. Colorons! Carminons ça et là. Quelques touches d'or sur les feuilles qui foncent. Dépassons les contours. Parfois. Souvent. Jouons le jeu.
© 2016 Hayet |
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Added on February 4, 2016 Last Updated on February 14, 2016 AuthorHayetFranceAbout"Fleurt avec le réel" is a collection of 36 texts written in french. Fragments are independant from each other. Can be read in any order. "Fleurt avec le réel" est un recueil de 36 te.. more..Writing
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