Let the sudation roll

PROLOGUE

En réclamant au Congrès un meilleur contrôle de la vente des armes, le président de la nation reçoit une de ses plus longues standing ovation. Jamais il n'avait mis autant de portée morale sur un sujet aussi important que perdu d'avance.

Le cadran affiche 105° F. Dans sa tête, Jacques connaît maintenant la division par 2.5. Cela fera 40° Celsius. Après un an de l'autre coté de l'océan, il connaît aussi les équivalences pour son poids, la taille de ses caleçons, ceux de Ryan, la pointure de ses chaussures, le taux de sa myopie et les distances géographiques. Le jeune homme compare encore les longueurs et les masses mais plus les humains. Un autre monde, une autre planète, un autre système.

L'été paraît interminable. A huit heures, il quitte son lit et son copain. Une fois douché, il met le nez dehors pour qu'en une fraction de seconde, un torrent de sueur l'inonde. Ici, avec la démarche lente et paresseuse qu'on lui avait tant repproché en métropole, il se fond dans le décor. Et c'est bon répéte-il souvent à son copain. Il connaît maintenant  les assauts du climat tropical. Aussi, il a toujours une tenue de rechange dans son sac au dos. Il rentre à la maison, prends sa troisième d****e de la journée, se prépare un cocktail hurricane et fonce sur son vélo. Il n'habite pas très loin du travail, près du Blue Moon.

Ce matin, à l'arrivée de Jacques, un client attendait  devant le café depuis déjà une demi-heure. Saemus envoie son employé chercher des glaçons dans la chambre froide. Courageux, le garçon fera plusieurs fois l'aller-retour et changera souvent  le tee-shirt blanc de rigueur dans la buvette. Parfois, Jack passe sa tête dans le frigo. Et c'est bon raconte-t-il souvent le soir à son compagnon. Ici, la chaleur peut rendre dingue et pousser les gens à commettre l'irréparable. Le gérant raconte souvent ce jour, où avec beaucoup de sang-froid, il avait réussi à désarmer un type venu voler la caisse de toute un week-end. Saemus rapporte maintenant l'argent à chaque pause midi et dès le lendemain à la banque. A peine revenu de la réserve, une file attend le jeune homme prête à commander le classique café glacé. Avec le Wi-Fi en accès illimité, les clients restent en moyenne une heure. Le client qui attendait ce matin est toujours assis au milieu du café. Jack l'observe fouiller dans un sac à main de dame. Il pense à Ryan. C'est pas bon murmure-t-il tout bas. Une jeune femme blonde pénètre dans l'établissement. En une fraction de seconde, le pack de glaçons éclate sur le bar maintenant rouge du sang encore chaud de Jacques  tombé à terre.

EPILOGUE

En achetant son arme au magasin de son quartier, Mandy avait laissé ses empreintes digitales, justifié qu'elle était majeure, présenté un casier judiciaire vierge, payé sa cotisation et s'était engagé à participer à un cours de préparation au maniement des armes.