Juste après.

Juste après.

A Story by Hayet

Prologue

Qui avait volé l’orange ? Hitler était-il juif ? Jésus était-il vraiment né les 25 décembre ? La soeur de Mulder avait-elle vraiment été enlevée par des extra-terrestres? De quoi était vraiment mort Pierre Bérégovoy ? Où se trouvait Xavier de Ligonnès ? Que s’était-il passé entre Nabilla et Thomas ? L’homme qui promenait son chien devant notre immeuble était-il vraiment un tueur en série ? Pourquoi les cafards réagissent si peu à la vue ?


 

Je me souviens que j’étais sur mon lit de mort. J’avais 89 ans, je crois. Est-ce que j’étais mariée ? Près de moi, un chat blanc. Je suis morte dans les caraïbes. Ou peut-être en terres méditerranéennes ? Il est vrai que j’hésitais toujours entre les deux. De ce souvenir là, je me rappelle. J’ai ressenti une dernière bouffée d’oxygène, vu le sourire de ma fille ou bien de ma soeur. Je ne sais plus. Et puis, je suis partie.


 

Petite, j’avais longtemps cru qu’après, une fois que la vie se finissait, nous arrivions tous dans une grande salle d’attente pareille à celle du médecin. Avec une longue file vu le nombre de patients. Plusieurs praticiens : quatre grandes portes pour les grandes religions. Plus tard, quand la liberté avait soufflé là-haut, que les livres, les scènes de cinéma avaient croisé ma route, je l’envisageais davantage comme un cabinet de médecines parallèles. Subsistaient les quatre grandes portes, tenaces. Selon les périodes s’y rajoutèrent d’autres plus petites portes ou grandes fenêtres.


 

A la toute fin, je l’imaginais comme un cabinet de massage : soins du visage, hammam, sauna, huiles essentielles, musique Fip et repas léger. Il n’y avait plus ni porte, ni de grande salle pour y arriver. Cependant, subsistait toujours ce souvenir implanté dès l’enfance dans notre imaginaire : une ultime conversation au cours de laquelle toutes les incompréhensions et autres mystères seraient mis en lumière. Qui avait volé le ticket de Loto d’une valeur de 500 Francs en avril 1994 ? Qui avait tué Kennedy ? Pourquoi Suzanne n’était jamais venue au rendez-vous ? Qui avait enlevé Marion ?


Je croyais pouvoir y rencontrer toutes les personnes qui avaient troublé mon passage et résoudre ce qu’en bas toutes les obligations sociales et règles de survie m’avaient empêchée de faire.


 Pour autant, je me rappelle m’être souvent questionnée : une fois que j’aurais compris que Benjamin m’avait aimé en secret, allait-On me donner la possibilité de le revoir ? De quoi aurait-il l'air ? Est-ce qu’On nous replacerait en bas, aux mêmes âges et dans les mêmes circonstances? Est-ce qu’On nous laisserait enfin passer la nuit ensemble ?


Epilogue

Tout y est plus léger. Tout y est plus clair. Je suis sur un nuage avec Benjamin et notre fille.


 


 


© 2016 Hayet


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Added on September 17, 2015
Last Updated on February 28, 2016

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Hayet
Hayet

France



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"Fleurt avec le réel" is a collection of 36 texts written in french. Fragments are independant from each other. Can be read in any order. "Fleurt avec le réel" est un recueil de 36 te.. more..

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