Vidée sur la Plage

Le corps est seulement l'habitacle de l'âme, mais parfois la Nature intervient

Recroquevillée au bord de la mer,

solitaire et dénudée.

Mon tronc est robuste mais mes racines tremblent.

Je m’enfonce dans le sable et

les grains m’embrassent comme des shrapnels-

fragments de mes déchets.

Sur cette plage, j’ai fait le ménage

pourtant je ne suis pas la bienvenue.

La mer s’éloigne de moi,

elle ne reviendra pas tant que je suis.

Algues moisies la protègent,

elles m'empêchent de me baigner.

J’ai froid. Le soleil ne me réchauffe pas

car la dune me suffoque de son ombre.

Le vent pénètre mes yeux comme de l’acide,

il engourdit la surface de ma peau

et il me gèle la gorge quand j'essaie de parler.

Je suis dépouillée de tous mes sens.

Sur cette plage je déverse mon âme -

elle n’en veut pas.

Je n’en veux pas non plus.

Sur cette plage, je suis qu’une carcasse.

Les mouettes viennent me picorer

mais il n’y a rien à manger.

Author's Note

un peu de tristesse pour apprécier les moments heureux

Reviews

[An owl on the moon]

Tellement de douleur. Une telle obscurité. This pain, these solitary longings, the music of the waves. Powerful, painful sighs. Sadness can truly bring sweeter flavors to the times of joy. May it be, somehow. Parfois, la souffrance chante aussi.

[isabella]

Votre commentaire me laisse émue, n'est-ce pas triste que la tristesse engendre en élan artistique? Merci de m'avoir lue.

[An owl on the moon]

Je suis reconnaissant de cette tristesse, cette obscurité peut en quelque sorte apporter une telle beauté dans nos mots. C'est comme un hiver froid qui réveille les tulipes.