Qui es tu?

Cher étranger, qui un jour m'étais très cher. 

J'espère que ma lettre te trouve en bonne santé.

Y'a longtemps que tu ne m'as pas écrit, pourquoi?

Ne suis je pas chère pour toi?

La vie est dure, je comprends. T'es trop occupé, c'est sûr.

Tu ne me connais pas peut être, mais, moi, je te connais trop bien.

Tu es comme le vent qui fait chanter les violons et emporte au loin le parfum des roses. 

T'es un être fragile, tellement éphémère, tellement vulnérable.. 

Tu te crois fort, mais mon amour, toi et moi nous sommes semblables, nous somme tellement délicats, si cassables. 

La vie t'as détruit, ruiné. T'as tellement souffert que tu ne crois plus à la souffrance. Tu ne crois plus aux sentiments.

Tu es tombé en panne des sens, mon vieux. 

N'étais tu pas, un jour, stable, incassable. N'étais tu pas fait à chaux et à sable.. 

Où est ta force, mon chéri? Où sont allés les jours où tu étais pied d'argile?

La vie te joue le tour des rôles. 

Tu m'as détruis, j'ai baissé mon garde et t'as ruiné mon royaume.

Tu vois, cher étranger, le détachement est une forme de sadisme. Depuis le jour où tu m'as laissé, fragmentée, j'ai tant cherché, partout, partout.. Et enfin je l'ai retrouvé, mon équilibre, ma stabilité. Je me suis crue perdue. Mais non, chéri. 

Moi je suis Ève, et je suis indépendante.